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L'intégration à la couronne de France

L'offensive du royaume de France à la fin du XVème siècle

Emmenée par Charles VII, l’armée française décide en 1487 de venir à bout du harcèlement breton. Elle pénètre en Bretagne, forte de 12 000 à 15 000 hommes, connaît des fortunes diverses, échoue au siège de Nantes mais finit par l’emporter le 28 juillet 1488 à la bataille de Saint Aubin du Cormier où les Bretons s’inclinent devant une armée plus nombreuse et dotée de pièces d’artillerie plus puissantes.  Le 19 août 1488 est signé « le traité du Verger » qui impose, entre autres choses, au duc de Bretagne de ne pas marier ses filles sans l’agrément du roi de France.

En septembre 1488, François II meurt d’une chute de cheval.

Anne de Bretagne et l'autonomie préservée

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Le 16 décembre 1490, sa fille Anne, née en 1477, devenue duchesse de Bretagne, croit pouvoir se marier, par procuration, à Maximilien d’Autriche et redevenir ainsi reine, reprenant à son compte l’ambition de toujours de son père François II. Ce mariage est perçu comme une grave provocation par la couronne française et dès 1491 Charles VIII vient assiéger Rennes où réside Anne. Se retrouvant seule, Anne accepte ou décide de prendre Charles VIII comme fiancé et de rendre, libre afin que le mariage fût valide, au château de Langeais où elle épouse alors Charles VIII.

Le mariage est validé par le pape qui annule le premier, avec Maximilien d’Autriche, par un acte antidaté. Le contrat de mariage précise qu’il est conclu pour assurer la paix entre le duché de Bretagne et le royaume de France et que les époux s’échangent leurs droits sur la Bretagne avec une clause de donation au dernier vivant. Il prévoit également qu’en cas d’absence d’héritier mâle, Anne ne pourra épouser que le successeur de Charles VIII. Anne devient ainsi reine de France mais son époux lui interdit de porter le titre de duchesse de Bretagne.

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 Le mariage d'Anne de Bretagne avec Charles VIII, le 6 décembre 1491, au château de Langeais.

De l’union d’Anne et de Charles VIII naitront six enfants, tous morts en bas âge. Charles VIII meurt, à 27 ans, le 7 avril 1498 au château d'Amboise, après avoir violemment heurté de son front un linteau de pierre placé trop bas. En octobre 1498, Anne retourne pour la première fois en Bretagne et le 8 janvier 1499, Anne épouse à Nantes le cousin et successeur de Charles VIII, Louis XII, après que celui a rompu, avec l’accord du Pape, son premier mariage avec Jeanne de France.

Le troisième contrat de mariage est beaucoup plus favorable aux intérêts d’Anne et de la Bretagne que le second. Anne n’est plus une fragile jeune fille et tient la dragée haute à son nouvel époux royal. L’intégralité des droits sur la Bretagne lui est reconnue ainsi que le titre de duchesse de Bretagne, même si le pouvoir régalien est laissé à Louis XII. Anne s’installe à Blois, se cultive et s’imprègne de la culture et des arts italiens qui arrivent en France. Elle fait un tour de Bretagne (un « Tro Breizh ») et reçoit partout un accueil enthousiaste.

De son mariage avec Louis XII, elle aura huit enfants dont deux seulement survivront : Claude de France et Renée de France. Claude de France hérite du duché à la mort d’Anne, le 9 janvier 1514.

 

Claude de France et l'intégration au royaume de France

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Née en 1499, Claude de France était fiancée à l’archiduc Charles d’Autriche, le futur Charles Quint, dès 1501. Un contrat de mariage est signé la même année. Cependant, en 1505, voulant éviter l'encerclement du royaume et la perte de la Bretagne, Louis XII, très malade, fait annuler ces fiançailles par les États Généraux de 1506, au profit du jeune comte d'Angoulême, le futur François Ier, malgré l’opposition d’Anne de Bretagne. Le mariage est célébré immédiatement après la mort d’Anne le 8 mai 1514.

La duchesse Claude ne gouverna jamais la Bretagne et en céda immédiatement l'usufruit à son mari, puis à titre perpétuel en 1515. Au contraire de sa sœur cadette Renée, elle semble ne s'être jamais intéressée à son héritage maternel et n'avoir montré aucune disposition à la politique. Mariée à 15 ans, morte « en couches » à 24 ans en 1525, elle se sera montrée davantage intéressée par les choses de la religion et aura donné à son mari huit enfants. François Ier lui donna quant à lui … la vérole (selon Brantôme).

L'édit d'union de 1532

François III, né en 1518, lui succède. Le dauphin n’a donc alors que six ans. Les Etats de Bretagne lui reconnaissent le titre ducal mais François Ier ne le reconnaîtra comme duc de Bretagne que le 21 septembre 1532, en parallèle à la publication de l’édit d’union de 1532. C’est ainsi qu’après quarante ans d'unions matrimoniales entre les duchesses de Bretagne et les rois de France, le 4 août 1532, les Etats de Bretagne, convoqués par François Ier à Vannes après le couronnement du dauphin comme duc de Bretagne à Rennes, adressent au monarque, sur ses instances, une supplique pour « unir et joindre par union perpétuelle iceluy pays et duché de Bretagne au royaume, le suppliant de garder et entretenir les droits, libertés et privilèges dudit pays et duché ». Cette requête, présentée au roi dans la grande salle du palais épiscopal de la Motte, est évidemment acceptée. L’édit d’union est confirmé et précisé par l'édit du Plessis-Macé (septembre 1532), qui garantit les droits, libertés et privilèges de la Bretagne à l’exception de la monnaie bretonne qui disparait dès 1534.

En 1536, François III de Bretagne meurt avant son père François Ier. Son frère Henri, futur roi de France sous le nom d’Henri II, reçoit le titre de duc de Bretagne mais n’est pas couronné. En 1547, le dauphin-duc monte sur le trône de France. Toute allusion à un duc de Bretagne disparaît, mais les spécificités fiscales, réglementaires et judiciaires subsistent, âprement défendues par les États de Bretagne.



 

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