Index de l'article |
---|
Histoire de la Bretagne |
Page 2 |
Page 3 |
Page 4 |
Page 5 |
Page 6 |
Toutes les pages |
La Bretagne au Moyen Age
L'émigration de l'Ile de Bretagne vers l'Armorique
Le haut Moyen-Age et l'émergence du royaume de Bretagne
Le haut moyen âge est une période troublée pendant laquelle les rivalités entre diocèses s’exacerbent alors que la pression des Francs venus de la Neustrie voisine et emmenés par Clovis se fait de plus en plus en plus forte. Rennes et Nantes deviennent des comtés francs et les Bretons sont repoussés vers l’Ouest. Vannes est cependant reprise par les Bretons en 578 puis reprise par Pépin le Bref en 753. Au VIIIème siècle, Charlemagne cherche à asservir la Bretagne mais ne parvient pas à endiguer les soulèvements. Louis le Pieux s’y aventure à son tour mais rencontre une forte résistance. En 831, il confie au chef Nominoë le « ducatus » du peuple breton et le comté de Vannes, cependant que Rennes et Nantes continuent d’appartenir aux Marches de Bretagne, sorte de zone tampon avec la Neustrie[1]. [1] Le terme de Neustrie disparaîtra en 911 lorsque le traité de Saint Clair sur Epte imposera à Charles III de céder la Normandie au Viking Rollon. |
En 841 Nominoë prête serment à Charles le Chauve mais l’irruption des Vikings vient compliquer la donne. Les Bretons arrêtent les Vikings à Blain en 843 et Nominoë se retourne contre Charles le Chauve qu’il défait à la bataille de Ballon en 845. Nominoë est alors reconnu comme souverain de la Bretagne qui prend ainsi corps sous forme de royaume.
Erispoë, fils de Nominoë, écrase à son tour l’armée franque en 851 et le traité d’Angers le reconnait comme roi de Bretagne avec les comtés de Rennes et de Nantes ainsi que le pays de Retz. Ainsi naît vraiment la Bretagne au sens historique du terme.
Plus tard, en 867, Charles le Chauve, toujours aux prises avec les Vikings, fera de nouvelles concessions à Salomon, cousin d’Erispoë qu’il aura au passage assassiné, en donnant à la Bretagne, par le traité de Compiègne, la souveraineté sur le Cotentin et l’Avranchin, les îles anglo-normandes y compris le fameux Mont Saint Michel, une partie du Maine et de l’Anjou. Et puis Salomon sera assassiné à son tour. Une période de troubles s’ensuivra, dont chercheront à profiter les Normands, qui seront cependant écrasés par Alain, couronné roi de Bretagne en 888 sous le nom d’Alain Ier le Grand. A sa mort, les luttes intestines reprennent dont profitent les Normands. Le royaume est déstabilisé et perd au début du Xème siècle, ses possessions d’Anjou, du Maine, de Normandie et même le comté de Nantes. Le Mont Saint Michel est redonné à la Normandie en 933, en même temps que le diocèse d’Avranches, en reconnaissance de l’hommage consenti au roi Raoul par Guillaume Longue Epée, fils naturel de Rollon et deuxième duc de Normandie.
Le Moyen-Age médian : la Bretagne vassale de la Normandie
Les Bretons parviennent à reprendre en 937 le comté de Nantes aux Normands, avec l’aide d’Alain II dit Barbe-Torte, revenu d’Angleterre et qui s’est proclamé duc de Bretagne. Ainsi reconstituée par Alain II, la Bretagne, « rétrogradée » au rang de duché retrouve à peu près les limites fixées par le traité d’Angers de 851 et garde son indépendance vis-à-vis de la Francie occidentale.
Les Bretons qui l’avaient soutenu dans son entreprise, reçoivent en récompense de nombreux fiefs anglais. Mais Guillaume le Conquérant a du mal à contenir son vaste royaume : l’insoumission se développe en Angleterre, dans la Flandre, dans le Maine et en Bretagne. Le siège de Dol en 1076 est un échec, le roi de France Philippe Ier étant venu prêter main forte au duc de Bretagne.
L’instabilité continue à régner au XIIème siècle et le comté de Nantes est à nouveau perdu en 1156 au profit de l’Anjou, sur intervention du puissant Henri II Plantagenet, comte d’Anjou, du Maine et de Touraine, duc de Normandie et roi d’Angleterre, qui place le duché sous sa tutelle.
Le royaume de France veut en finir avec le cas breton
Au début du XIIIème siècle, Philippe Auguste, roi de France, s’emploie à rétablir l’ordre en Bretagne et à y renforcer son pouvoir. Il impose un prince capétien, Pierre Mauclerc, comme administrateur du duché. C’est ce Pierre Mauclerc qui introduira l’hermine dans le blason breton et, se prenant au jeu, défendra la cause de l’autonomie bretonne face au roi de France.
Au XIVème siècle, une guerre de succession fait rage en Bretagne, ouverte par la mort du duc Jean III et apparemment dictée par la rivalité ente deux Jeanne : Jeanne de Penthièvre, mariée au neveu du roi de France, Charles de Blois, et Jeanne de Flandre, mariée à Jean de Montfort, soutenu par le roi d’Angleterre. La guerre de succession de Bretagne est en fait un avatar de la guerre de cent ans qui se termine par la défaite des Français à Auray en 1364, la signature du traité de Guérande en 1364 et l’installation de Jean IV issu de la maison de Montfort comme duc de Bretagne. Mais Jean IV est lâché par les siens et doit repartir en Angleterre. Le roi de France tente d’en profiter pour annexer la Bretagne mais les Bretons refont leur unité pour lui résister et un second traité de Guérande en 1381 vient instituer une forme de neutralité de la Bretagne entre la France et l’Angleterre.
L'autonomie bretonne au début du XVème siècle
Le XVème siècle consacre l’autonomie bretonne et le pape lui-même autorise le duc Jean V à sélectionner les candidats aux principaux postes épiscopaux. Mais l’autonomie grise les Bretons. François II, qui sera le dernier duc de la Bretagne indépendante, participe à la ligue du Bien Public contre Louis XI puis à la « guerre folle » dont le nom donné à une guerre qui opposera entre 1485 et 1488 un parti princier, féodal et aristocrate, semblable à la Ligue du Bien public, à Anne de Beaujeu, régente de France après la mort de Louis XI en attendant la majorité de son frère, le jeune roi Charles VIII. Cette guerre folle sera à l'origine de l'annexion de la Bretagne au domaine royal.